Suicide de l’ancien maire de Tours Jean Germain

Battu aux municipales de 2014, Jean Germain devait comparaître ce mardi devant le tribunal correctionnel de Tours pour répondre de faits de complicité de prise illégale d’intérêts et détournements de fonds de publics, dans le cadre de l’affaire dite « des mariages chinois ».

Choc et forte émotion à Tours après l’annonce de la mort de Jean-Germain, qui fut maire de la ville pendant 19 ans (1995-2014). L’élu, âgé de 67 ans, s’est suicidé, sans doute tôt ce mardi matin, d’une balle dans la tête, alors que s’ouvrait, dans la journée, le procès dit « des mariages chinois », affaire dans laquelle il était poursuivi aux côtés de quatre autres prévenues, dont Lise Han, ex-chargée de mission au sein de son cabinet.

Une lettre d’adieu

Ce scandale, révélé en 2011, a sans doute pesé dans le résultat électoral de mars 2014 qui a fait basculer Tours à droite après 20 ans de règne socialiste. Les mariages chinois était une opération de promotion de la région tourangelle, initiée par Lise han, avec l’appui de la Mairie. Elle offrait la possibilité aux couples asiatiques, déjà mariés, de convoler une seconde fois sur les bords de Loire surplombés par ces fameux châteaux de la Renaissance. Jusqu’ici rien de répréhensible. Sauf qu’en 2011, une lettre anonyme accuse Lise Han d’avoir usé de son influence auprès de Jean Germain pour permettre à la société d’évènementielle Lotus Bleu, dont elle était encore actionnaire, d’acquérir ce juteux marché public et d’empocher, du même coup, des subventions muncipales estimées à 750 000 euros. En novembre 2013, Jean Germain était mis en examen pour complicité de prise illégale d’intérêts et détournements de fonds publics, des faits qu’il a toujours niés.

Dans une lettre d’adieu laissée dans son véhicule, l’ancien sénateur-maire de Tours a écrit : « Je sais le mal que je vais faire, la peine que je vais diffuser à ceux qui m’aiment. Mais on ne peut laisser la chasse systématique aux politiques se dérouler normalement quotidiennement. Il est des êtres, j’en suis sûr, pour lesquels l’injustice et le déshonneur sont insupportables ». Il assure n’avoir « jamais détourné un centime», ne « pas s’être enrichi » et toujours « œuvré pour le bonheur des Tourangeaux ». il conclut : « Je laisse ce courrier à mes proches qui, je l’espère, pourront comme ça comprendre ».